Suite à l’action d’une association de patientes, la haute autorité de santé, saisie par l’assurance maladie, a réuni en juillet 2011 un collège d’experts afin d’évaluer la technique de reconstruction mammaire par lambeau libre abdominal DIEP.Cette évaluation est le préalable à l’éventuelle création d’un code spécifique à cette technique dans la nomenclature des actes médicaux de l’assurance maladie (CCAM).En effet, cette technique est pour le moment codée comme un lambeau non spécifique à la reconstruction mammaire qui ne tient pas compte des difficultés techniques de cette intervention. Elle est donc sous-évaluée financièrement pour le praticien et surtout pour l’établissement de santé.Ceci est tout à fait critique pour une clinique privée qui ne touche actuellement que 950 € pour une intervention qui lui coûte de 1200 à 1500 €.C’est donc l’avenir de cette technique en France qui dépendait de cet avis.

Les conclusions de ce rapport sont très claires :

  • la technique DIEP est une technique dont les bénéfices sont démontrés en termes de qualité de vie et de satisfaction esthétique.- ses bénéfices sont stables dans le temps (Reconstruction mammaire DIEP – Stabilité)

  • elle entraine peu de séquelles abdominales contrairement à la technique TRAM
  • sa principale complication est la nécrose totale par thrombose vasculaire qui est évaluée à 5 % des cas (taux équivalent à la technique TRAM)

L’HAS recommande que cette technique soit validée dans les indications suivantes :

  • après mastectomie (ablation) thérapeutique pour cancer du sein
  • après mastectomie prophylactique (chez les femmes porteuses de mutation génétique BRCA 1 OU 2)
  • pour malformations congénitales hypoplasiques du sein.

Les femmes pouvant bénéficier de cette technique ne doivent pas avoir de consommation importante de tabac autour de l’intervention et posséder un excédent de peau et de graisse abdominale.L’HAS définit aussi les modalités de réalisation de cette technique.

Ainsi, l’équipe chirurgicale doit être composée de :

  • deux chirurgiens : l’un travaille sur le site donneur et l’autre sur le site receveur. Au moins un des deux chirurgiens doit être formé à la microchirurgie (DU de microchirurgie)
  • au moins deux aides opératoires
  • un instrumentiste

La surveillance postopératoire repose sur la surveillance du lambeau pendant les 24 premières heures après l’intervention à la recherche d’un risque de nécrose.Nous avons mis en place une telle équipe au sein de l’hôpital Privé Armand Brillard pour pouvoir réaliser en clinique privé cette intervention.Nous espérons que la CCAM va rapidement valider un code spécifique pour que cette technique puisse enfin se développer en France, notamment dans le secteur privé.

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